Comment mieux vivre avec son hyperempathie ?
Si tu es sur cet article, c’est que tu es probablement un empathe ou un hyperempathe et que tu aimerais avoir des conseils pour faire de ton hyperempathie une superempathie ! Ravie de te dire que tu es au bon endroit ! ?
Dans cet article, nous allons voir comment dissocier ses émotions de celles des autres. J’écrirai par la suite d’autres articles avec d’autres conseils pour te permettre de transformer ton hyperempathie qui te complique la vie en superempathie !
Sur mon compte instagram @supersensibilité j’ai réalisé un sondage auprès de ma communauté afin d’identifier les problèmes que les personnes hyperempathiques rencontrent et les solutions dont elles aimeraient bénéficier pour se sentir mieux.
Différents problèmes ont été soulevés. Je les énumère ici en reprenant les mots des personnes qui ont témoigné :
- “dans toutes mes relations, je suis incomprise”
- “les problèmes des autres deviennent les miens”
- “je n’arrive pas à me protéger moi-même”
- “je fais toujours passer les autres en premier peu importe les conséquences pour moi”
- “je pense et me mets toujours à la place des autres du coup je m’oublie”
- “je prends trop à coeur ce que vivent ou ressentent les autres et je me sens responsable”
- “je suis une proie facile aux manipulateurs et autres”
- “impossible de dissocier les émotions d’autrui des miennes, c’est handicapant au quotidien”.
On peut voir à quel point se recentrer sur soi et penser à soi et son bien-être est difficile pour les personnes hyperempathiques. 77% des personnes ayant répondu à mon témoignage ont affirmé rencontrer des difficultés avec leur empathie. 98% ont affirmé absorber toutes les souffrances des autres.
Pour mieux comprendre les conseils qui suivent, il est important de définir ce qu’est l’empathie.
L’empathie est la capacité à se mettre à la place de l’autre, à ressentir ses émotions, à les comprendre. Elle est basée sur l’écoute et la compréhension. En effet, pour faire preuve d’empathie il faut tout d’abord écouter son interlocuteur, son histoire, la situation dans laquelle il se trouve. Après l’écoute, vient la compréhension. De façon naturelle et intuitive, l’empathe se mettra à la place de son interlocuteur, ressentira ses émotions, les comprendra parce que à la place de son interlocuteur, c’est ce qu’il aurait lui-même ressenti.
En principe, l’empathie s’arrête à ce stade. Les émotions de l’interlocuteur ne sont pas absorbées par l’empathe. Il les comprend et les ressent mais de manière atténuée.
En revanche, l’hyperempathe lui, va vivre les émotions de son interlocuteur comme si c’était les siennes. Parfois, ces émotions peuvent même être plus intenses que celles de son interlocuteur. Une vraie éponge émotionnelle !
Mais l’empathie reste une super qualité lorsqu’on a appris à la connaître et à “s’en servir” pour faire le bien. Il ne faut pas la négliger ! Au contraire, il faut apprendre à la développer et à la maîtriser lorsque celle-ci déborde !
C’est pour cela que je vais te donner des exercices qui te permettront de prendre du recul par rapport à ton hyperempathie pour que celle-ci ne soit plus nocive pour toi.
⚠️ Toutefois, je tiens une nouvelle fois à te rappeler que ce ne sont pas des exercices miracles ! Ils ne te transformeront pas dès demain. Le travail est long mais il en vaut la peine.
J’effectue actuellement ce travail sur moi-même et j’essaie, jour après jour, de dissocier mes émotions de celles qui appartiennent aux autres et que j’ai tendance à m’approprier. Et ce n’est pas facile ! Je dirais même que c’est plutôt compliqué ! Cela demande du temps, c’est tout à fait normal. Il faut être patient, tolérant et bienveillant envers soi-même. Devenir sa meilleure version est le travail de toute une vie !
Mais alors, comment parvenir à dissocier ses émotions de celles qui appartiennent aux autres ?
Commence par identifier l’émotion ou les émotions qui te submergent
Pour dissocier tes émotions de celles des autres, il est important, lorsque tu es entouré et que tu ressens une émotion “inattendue” de l’identifier :
- Qu’est-ce que je ressens ?
- Suis-je stressée ? Triste ? En colère ? Heureux ?
- Pourquoi tout à coup je ressens cela ? Quel est l’événement à l’origine de cette émotion ?
Prends le temps d’accueillir cette émotion, de l’observer et d’en comprendre l’origine. Tu peux faire cet exercice aussi bien quand tu es seul que quand tu es entouré !
Lorsque tu es seul, si tu trouves cela plus simple, écris ce qui te passe par la tête, note tout ce dont tu as envie. Tu peux aussi faire de la méditation guidée qui pourra t’aider à te concentrer sur ce que tu ressens. Il m’arrive de faire les méditations de Cédric Michel que je trouve très bien. Clique ici si cela t’intéresse.
Ensuite demande-toi à qui appartiennent les émotions que tu ressens
Comme l’explique Anne Laudry dans son livre L’hyperempathie : révéler ce don extraordinaire et le développer, dans l’hyperempathie ou télépathie comme elle l’appelle, il y a un émetteur et un récepteur:
- L’émetteur c’est ton interlocuteur
- Le récepteur c’est toi
Ton challenge sera alors de faire la différence entre les émotions qui te traversent et t’appartiennent et celles qui te traversent mais ne t’appartiennent pas. Celles qui ne t’appartiennent pas mais que tu “t’appropries” sont à l’émetteur auquel tu t’es connecté de manière intuitive en te mettant à sa place.
Ainsi, lorsque tu subis une attitude qui ne te ressemble pas ou que ton humeur change tout à coup, demande toi si cela t’appartient car il est possible que ce que tu perçois n’est pas à toi.
Lorsque tu te trouves dans cette situation et après avoir identifié l’émotion que tu as ressenti et/ou que tu ressens encore, pose-toi ces questions :
- Mon émotion est-elle intervenue après être entré dans un lieu ?
- Est-elle intervenue après avoir parlé à quelqu’un ?
- Pourquoi m’a-t-elle submergée ? Quel est l’événement qui pourrait être à l’origine de cette émotion?
- Comment se sent mon interlocuteur ? Vit-il la même émotion que celle qui me traverse ?
Recontextualise le plus possible le moment où l’émotion t’a traversé pour comprendre d’où elle vient.
Si tu t’aperçois que celle-ci appartient à l’une des personnes qui se trouve à côté de toi, tu pourras alors comprendre que l’émotion que tu es en train de vivre n’est pas la tienne. Tu vis par procuration l’émotion d’une autre personne car tu t’es (trop) mise à sa place.
Dans son livre, Anne Laudry propose un exercice que je trouve intéressant à réaliser lorsque tu es invité à une soirée ou à un événement :
- Fais l’état des lieux de tes émotions et de ce que tu ressens avant d’entrer dans ce lieu : comment te sens-tu ? Es-tu content ? Es-tu anxieux ? Es-tu excité ? Es-tu tendu ? Note ton état émotionnel sur un papier ou sur ton téléphone.
- Une fois que tu arrives en soirée, jauge l’énergie qui se dégage du lieu et des personnes : quelle ambiance y-a-t-il ? Que ressens-tu ? C’est tendu ou joyeux ? Que captes-tu ? C’est agréable ou désagréable ? Note ton état émotionnel sur ton téléphone ou sur le papier que tu as utilisé avant d’entrer dans la pièce. La psychanalyste met en garde sur le mental qui peut interpréter et projeter les peurs. Il faut essayer de rester objectif et neutre et mettre son mental de côté.
- Note également les personnes qui t’ont interpellé en premier : comment sont-elles ? Qu’ont-elles l’air de ressentir ? Qu’est-ce que tu ressens en les regardant ? Est-ce que c’est agréable ou désagréable ? Observe-les de façon neutre et concentre-toi sur tes ressentis.
- Puis fais la distinction entre les émotions que tu ressentais avant d’entrer dans le lieu et celles que tu ressens désormais. Y a-t-il une différence ? Est-ce que tes émotions sont différentes lorsque tu poses le regard sur d’autres personnes ?
- Sois attentif à ton humeur et remarque lorsque celle-ci change.
Tu peux répéter cet exercice plusieurs fois dans la soirée. Au départ, cela peut paraître un peu fastidieux mais à force cet exercice te sera naturel. Plus tu apprendras à reconnaître tes propres émotions, plus tu seras en mesure d’identifier les émotions des autres.
Identifie tes blessures en prenant conscience des émotions qui te traversent
Ne t’es-tu jamais demandé pourquoi certaines situations te procuraient plus d’émotions que d’autres ? Moi si, une centaine de fois !
Le fait de vivre des émotions très intenses par effet “miroir” peut être la conséquence d’une blessure qui se cache en toi et qui est ravivée dès qu’une situation lui fait écho. Il peut s’agir de la blessure de rejet, d’abandon, de trahison, d’injustice ou d’humiliation. Je reviendrai sur ces blessures dans un prochain article.
Soigner ses blessures est une étape clé pour transformer son hyperempathie en superempathie.
Il se peut que la situation ravive en toi des souvenirs douloureux qui sont enfouis ou que tu penses réglés alors qu’ils ne le sont pas.
J’ai un autre exercice pour toi lorsque tu sens que les émotions qui résultent de ton hyperempathie sont trop intenses par rapport à la situation réelle. À ce moment-là, pose-toi les questions suivantes :
- Est-ce que les émotions qui me submergent m’appartiennent vraiment ?
- Pourquoi sont-elles si intenses ?
- Quelque chose de plus profond se cache-t-il derrière ces émotions ?
- Son histoire fait-elle écho à la mienne ?
- Qu’est-ce qui me touche particulièrement dans son histoire ?
- Les émotions que je ressens par “effet miroir” n’ont-elles pas quelque chose à me dire ?
- La situation que mon interlocuteur est en train de vivre n’est-elle pas une situation que j’ai moi-même vécu ?
Creuse-toi la tête, fouille en toi car c’est en TOI que se cachent toutes les réponses.
Dès que tu sens que la situation dans laquelle se trouve une personne te touche particulièrement, t’émeut beaucoup, va plus loin et demande-toi pourquoi cette situation te touche autant.
Pour te donner un exemple, j’ai un peu “baigné” dans les violences conjugales. Je ne rentrerai pas maintenant dans les détails car j’en parlerai certainement dans un article dans lequel je raconterai mon passé et ce que j’ai vécu. Le schéma se répétant, j’ai eu une relation avec un manipulateur qui m’a violentée aussi bien physiquement que psychologiquement. Je peux te dire que les mots m’ont fait bien plus mal que les coups. Il m’avait vraiment détruite intérieurement.
Je suis d’une nature assez “forte” mentalement, très résiliente et je parviens très rapidement à oublier les choses, à en faire abstraction et à transformer ces moments de vie affreux en humour et en force. Je le fais pour tout et je me convainc tout le temps que le passé appartient au passé, que c’est terminé et que je vais pouvoir passer à autre chose facilement. En tout cas, c’est ce que je crois souvent. Pourtant, parfois c’est plus compliqué que cela.
Après ce cauchemar que j’ai vécu avec “l’autre” (désolée impossible de l’appeler autrement), dès que je voyais une histoire de violence conjugale, dès que j’entendais un homme levé la voix sur sa femme, dès que j’entendais des insultes ou autres, j’étais terrifiée. Je pouvais me mettre à pleurer, à trembler car j’avais peur pour l’autre personne que je ne connaissais même pas.
J’ai finalement compris que si je réagissais ainsi c’est parce que cet épisode de ma vie continuait de m’affecter alors que je le pensais derrière moi.
Tout ça pour te dire que, parfois, tes émotions expriment un mal-être en toi que tu peux soigner en en prenant conscience.
Prends conscience des comportements que tu adoptes face à certaines situations
Comme je le raconte dans mon article “mon hyperempathie – mon empathie exacerbée”, réaliser mon introspection m’a permis de prendre conscience d’ÉNORMÉMENT de choses sur moi-même et sur les comportements que j’adoptais.
J’ai constaté que régulièrement, voire même très souvent, au lieu de me mettre simplement à la place de la personne pour comprendre ce qu’elle vit et ressent, je vais prendre sa place. Je vais alors vivre la situation dans laquelle elle se trouve comme si je la vivais moi-même avec mes propres émotions et au regard de ma propre histoire.
Pour te donner un exemple concret, lorsque j’arrive à une soirée avec une amie qui ne connaît presque personne, il m’est impossible de la lâcher d’une semelle parce que je ressens énormément de malaise et de gêne. Mais il n’y a que moi qui ressens cette gêne parce qu’à sa place c’est ce que j’aurais ressenti. Elle, est très à l’aise. Cette situation est un exemple parmi d’autres. Dans d’autres situations, ce comportement m’amène à sur-interpréter ce que peut vivre la personne ce qui engendre souvent des problèmes de compréhension.
Bref, ce que je veux dire par là c’est qu’en ayant conscience des comportements que nous adoptons dans certaines situations nous pouvons retrouver notre place et se détacher des émotions qui ne nous appartiennent pas.
Maintenant que j’ai pris conscience que je prenais totalement la place de l’autre par moment, lorsque cela m’arrive j’essaie de rester à ma place et de ne plus vivre les émotions par effet miroir.
Tu as désormais entre tes mains plusieurs outils, exercices qui te permettront dans un premier temps d’identifier tes émotions et de les comprendre. Dans un second temps, de distinguer les émotions qui t’appartiennent de celles qui ne t’appartiennent pas.
Je parle d’étapes car même si cela paraît simple à l’écrit, le mettre en application l’est beaucoup moins. Cela prend du temps de se réapproprier ses émotions, de s’écouter, de se faire confiance. Vraiment. Alors sois patient et bienveillant envers toi-même.
Il y a un dernier conseil que je n’ai pas évoqué mais qui reste très important : PRENDS SOIN DE TOI ! Accorde-toi du temps, passe du temps avec toi, écoute-toi, reconnecte-toi. Fixe-toi les limites qui sont les tiennes, éloigne-toi des situations et/ou des personnes qui te font du mal, pense plus à toi et reconsidère-toi. Tu es la personne la plus importante pour toi.
Toi seul a le pouvoir de faire changer les choses, toi seul a le pouvoir de trouver les réponses qui se cachent en toi !
Je te donnerai par la suite d’autres conseils pour faire de ton empathie une superempathie alors reste connecté ! ❤️
Penses-tu que ces exercices te serviront ? Vas-tu les appliquer dans ton quotidien ? Dis le moi en commentaire !
Sensiblement
3 Responses
Bonjour,
Merci pour tous vos articles. C’est un plaisir de vous lire.
On a le sentiment d’être moins seule avec cette hypersensibilité parfois très lourde à porter, surtout dans notre société actuelle, si individualiste et égoïste.
Je crois qu’on devrait réapprendre aux citoyens de la planète l’empathie et la sensibilité qui lui fait tant défaut. Je me dis souvent que si tout le monde, sans exception, était hypersensible nous serions sur une planète paradisiaque. 🙂
Bonne continuation à vous.
Bonjour,
Merci beaucoup pour votre commentaire qui me fait très plaisir ❤️
Je suis très d’accord avec vous ! Un peu plus d’empathie et de sensibilité dans ce monde ne serait pas de refus ! En fait ce ne sont pas nous qui sommes trop sensibles, ce sont les autres qui ne le sont pas assez.
Encore merci et belle journée à vous ?