Le perfectionnisme toxique : qu’est-ce que c’est ?

S O M M A I R E

6 min de lecture

Dans cet article je souhaite aborder, plus en profondeur, le sujet du perfectionnisme, et plus précisément du perfectionnisme toxique, dont on ne parle pas assez je trouve. 

Bien que le perfectionnisme soit considéré plutôt comme une qualité, il peut s’agir d’une véritable plaie quand on en souffre et quand celui-ci est trop extrême, toxique ! Il peut nous faire dépenser une énergie de dingue.

C'est quoi le perfectionnisme ?

Le magazine Cerveau&Psycho, dans leur article Du bon usage du perfectionnisme met en avant 3 sortes de perfectionnisme :

  • le perfectionnisme orienté envers soi : s’imposer des exigences élevées, des standards presque inatteignables, exiger de soi-même la perfection
  • le perfectionnisme orienté envers les autres : imposer des normes irréalistes aux autres et les évaluer très sévèrement
  • le perfectionnisme socialement prescrit : penser que les autres ont des attentes irréalistes envers soi et s’imposer des exigences élevées par peur de les décevoir. Ce perfectionnisme résulterait d’une pression exercée par l’environnement combinée à un sentiment d’impuissance. 

Il est précisé dans cet article que les 3 types de perfectionnisme se distinguent par leurs conséquences sur la vie quotidienne : 

  • le perfectionnisme orienté envers soi ne serait pas nécessairement pathologique mais serait un facteur de vulnérabilité 
  • le perfectionnisme orienté envers les autres peut avoir des effets dévastateurs dans les relations sociales et notamment amoureuses
  • le perfectionnisme socialement prescrit peut entraîner chez la personne qui en “souffre”, un grand désespoir. 

Une même personne peut combiner plusieurs de ces trois types de perfectionnisme. 

Les perfectionnistes s’imposent des exigences très élevées et difficiles à tenir. Ils ont envie d’être le plus parfaits possibles sauf que la perfection n’existe pas… 

En s’imposant des exigences très élevées, ils portent directement atteinte à leur estime car l’estime de soi est le regard que l’on porte sur soi-même : est-ce qu’on aime ce que l’on voit chez soi ? Si on se fixe des objectifs très hauts et difficiles à atteindre, on a peu de chance d’y parvenir, d’aimer l’image que l’on renvoie et donc de se sentir satisfait.e. 

⚠️ Je tiens à préciser que le perfectionnisme n’est pas une maladie, c’est un trait de personnalité qu’il faut conserver s’il n’est pas trop élevé, s’il vous convient et s’il est en accord avec votre réussite ! C’est lorsqu’il est trop élevé voire extrême et qu’il entraîne différentes difficultés et une insatisfaction permanente qu’il serait intéressant de le réduire. 

Le perfectionnisme sain vs le perfectionnisme toxique

Quelques caractéristiques d’un perfectionnisme toxique :  

  • Se fixer des objectifs irréalistes 
  • Ressentir une insatisfaction permanente
  • Se blâmer, se dénigrer, se dévaloriser
  • Vouloir être parfait à tout prix
  • Ressentir beaucoup de stress, d’anxiété et de fatigue
  • Avoir un sens du détail, de l’ordre et de la méticulosité qui peut tourner à l’obsession
  • Avoir beaucoup de difficultés à prendre des décisions
  • Être très sensible aux critiques et aux remarques

Voici ce que pensent les perfectionnistes : 

  • “je dois tout savoir, je n’ai pas le droit à l’erreur” 
  • “si je suis parfait.e, j’évite les erreurs et j’évite de prendre des mauvaises décisions”
  • “si je fais des erreurs les autres vont penser que je suis un.e raté.e”
  • “en étant exigeant.e avec moi-même, je m’assure de plaire aux autres et d’éviter les critiques”
  • “je suis capable d’encore mieux”
  • “je dois tout maîtriser parfaitement”
  • “je dois tout contrôler pour que les choses soient bien faites”
  • “je ne fais pas confiance au travail des autres”
  • “je commencerai quand tout sera prêt, terminé, vérifié” 

Il est important de prendre conscience de ce perfectionnisme car sur le long terme il peut entraîner de lourdes conséquences : stress, anxiété, pression permanente, hyperactivité voire dépression. 

Néanmoins, à côté de ce perfectionnisme toxique, excessif, il existe aussi le perfectionnisme plus modéré et bénéfique. 

Quelques caractéristiques du perfectionnisme sain appelé aussi optimaliste :

  • se fixer des exigences élevées mais réalisables 
  • se sentir satisfait.e, fier.e des objectifs atteints
  • ne pas chercher à répondre à des normes sociales perfectionnistes -> ce perfectionnisme est plutôt dirigé envers soi-même
  • savoir s’affirmer
  • accepter les imperfections, accepter de faire des erreurs
  • savoir se reposer 

Comment faire pour sortir du perfectionnisme toxique ?

Je vais vous donner quelques pistes de réflexion et d’amélioration pour passer d’un perfectionnisme toxique à un perfectionnisme plus modéré et bénéfique : 

  • Être réaliste !! Lorsque vous vous fixez des exigences très élevées, demandez vous si elles sont possibles à atteindre. Posez également la question à votre entourage pour avoir un avis extérieur. 

Pour se fixer des objectifs réalisables, basez-vous sur la méthode SMART ! Vérifiez ainsi si votre objectif est spécifiquemesurable, atteignable, réaliste et temporel (c’est à dire limité dans le temps).

  • Se satisfaire de chaque résultat, chaque succès, chaque victoire : il est important de savourer ses résultats pour éviter de basculer dans l’insatisfaction permanente 
  • S’accorder le droit de faire des erreurs : qu’est-ce qui peut arriver de grave si vous faites une erreur ?
  • S’entrainer à déléguer ! 

Par ailleurs, ça serait mentir de dire qu’il n’y a que des mauvais côtés au perfectionnisme ! Il y a aussi des avantages comme le fait :

  • d’être très bien organisé.e
  • d’avoir des fortes exigences de performance pouvant mener à des succès
  • d’être consciencieux.se dans son travail, appliqué.e, rigoureux.se
  • d’être très investi.e

Le perfectionnisme toxique et moi

Personnellement, je ne m’étais jamais rendue compte de mon perfectionnisme toxique. Ce n’est que très récemment en faisant des recherches sur le sujet que j’en ai vraiment pris conscience. 

J’ai toujours été très minutieuse, rigoureuse, investie et déterminée dans mes études et dans mon travail (à condition qu’il me plaise). Lors de mes études, je passais des semaines entières à réviser en enchaînant les nuits blanches, en ne mangeant pratiquement pas pour réviser et connaître par coeur mes cours à la virgule près. Je me mettais une pression énormissime sur les épaules ce qui entraîna énormément de stress, d’anxiété et de fatigue. 

Ce perfectionnisme s’est manifesté de nouveau très fortement lorsque j’ai créé Supersensibilité. Si vous saviez le temps, l’énergie et l’investissement que j’ai mis dans ce projet… J’ai passé un temps incroyable parce que je poussais le bouchon toujours beaucoup trop loin. Tout devait être parfait. À mes débuts sur Instagram il m’arrivait de mettre 13h à créer un seul post ! 13h ! Je m’acharnais, il fallait que toutes les informations que je trouvais soient vérifiées, survérifiées par 15 autres articles ! Je relisais le post une trentaine de fois avant de le poster… L’angoisse totale !

Aujourd’hui je préfère en rire quand j’en parle mais les moments que je vous raconte ont été très épuisants et stressants. 

Et surtout, le pire… C’est que malgré l’évolution grandissante de mon compte je ne me satisfaisais jamais de rien. Ce n’était jamais assez, je n’aidais jamais assez, je ne faisais jamais assez de bon posts. Je ne me contentais de rien et j’étais triste, insatisfaite, déçue de ce que je proposais… Je pense que c’est ça qui a été le plus difficile pour moi. Ne jamais me satisfaire de rien, avoir le sentiment de ne jamais en faire assez.

Aujourd’hui j’ai pris beaucoup plus de recul par rapport à ce perfectionnisme, je travaille dessus pour descendre mes exigences, apprécier et me satisfaire de mes “succès” et surtout arrêter de me mettre une pression ENORMISSIME sur les épaules. De toute façon, si je continuais dans cette mauvaise direction, je filais tout droit vers le burn-out. 

Je ne vous cache pas que ce n’est pas facile de travailler sur un trait de notre personnalité avec lequel on a vécu pendant des années sans se remettre en question. Ça bouscule et ça résiste. Puis le temps et la persévérance font leur affaire et on finit par en voir les bénéfices et ça change vraiment la vie ! 

Donc si je peux vous donner un conseil c’est de persévérer vers ce changement ! Oui ce n’est pas facile mais c’est un vrai soulagement quand on parvient à devenir moins exigeant.e envers soi-même. 

Et toi, es-tu perfectionniste ? Si oui, dis le moi en commentaire ! 

9 Responses

  1. Hello !
    Merci pour ton article ! Je me suis totalement retrouvée dans ta description du perfectionnisme toxique, je pensais pourtant ne pas avoir ce trait de caractère …
    J’espère pouvoir le cultiver pour qu’il m’aide et arrête de me freiner comme c’est le cas aujourd’hui.
    Bonne continuation à toi !

    1. Hello Lucie,

      Merci beaucoup pour ton message, j’espère que cet article t’a éclairé sur le sujet ?

      Belle journée à toi ☀️

      Jennifer ?

  2. Oui c’est tout à fait moi et parfois ça peut me gâcher la vie ne sachant pas comment faire même si mon entourage le sais ça peut les affecter

  3. Merci pour cet article. Je suis en arrêt pour burn out et ça m’aide à cibler l’une des raisons qui m’y a conduite. J’entrevois des solutions, merci ☀️?

  4. J’ai été choquée de découvrir ce mal qui me ronge. C’est comme si on avait fait un état des lieux de tout ce qui me parasite au quotidien. Et plus particulièrement ce qui me bloque en ce moment. Reconversion professionnelle, remises en question, dévalorisation, indécisions. Je suis en quête d’un métier ou je ne serais pas trop en souffrance et qui me permetttrais de trouver un équilibre avec ma vis de famille. Je m’accroche mais tous les conseils seront les bienvenus. Une certitude, se faire accompagner et parler. Merci pour cet article.

    1. Bonjour Céline !

      Cela fait du bien de mettre des mots sur ses maux…

      J’accompagne les personnes hypersensibles à se reconnecter à elles-mêmes et à trouver le métier qui les fera vibrer ! Envoie moi un mail en m’expliquant ta situation, tes problématiques et le projet sur lequel tu souhaites être accompagnée, nous pourrions en discuter ?

      Belle journée à toi ☀️

      1. Merci pour cet article.
        Je me suis totalement reconnue dedans dans le perfectionnisme toxique.
        Maintenant j’essaie d’être plus sain, mais c’est pas facile.

        Bel après midi a toi.
        Keziah.

  5. Bonjour…Il me plairait d’exprimer quelque chose de fort et de percutant : ce n’est pas nous qui sommes hypersensibles-perfectionnistes…ce sont  » les autres  » QUI NE LE SONT PAS !!!
    En tant qu’artiste, depuis la naissance, je suis un hyper-hyper sensible perfectionniste heureux.
    J’écris, je dessine, je peins, je sculpte, je joue du piano…et suis motard…ce qui oblige à piloter à la « perfection » dans ce monde de fous pour rester en vie….hyper actif par amour de la Vie…très empathique…mais le plus extraordinaire est d’avoir eu l’honneur de partager tous ces  » dons » reçus en tant qu’enseignant. J’enseignais l’art du dessin en cours du soir pour adultes…( en Belgique on appelle cela des  » académies « )…Deux cent inscrits par année pendant quarante ans, tous niveaux sociaux confondus…Il s’est produit beaucoup de « miracles » d’humains qui pouvaient enfin « naître  » à eux-mêmes en osant enfin s’exprimer librement en assumant leur hyper-sensibilité propre à la création…L’hyper-sensibilité ne s’explique pas et ne se comprend pas avec le langage verbal analytique…seuls les hyper-sensibles peuvent comprendre les hypersensibles au delà des mots…énergies vibratoires de l’âme…Amour Pur…Vie après la vie…

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