Une enfance sous le signe de l’hypersensibilité

S O M M A I R E

10 min de lecture

Mon enfance, mon hypersensibilité

En apprenant mon hypersensibilité, j’ai eu envie de tout découvrir d’elle ! Étais-je hypersensible depuis mon enfance ? Pourquoi était-elle si intense ? Parce qu’il est vrai que je suis particulièrement sensible. Tout me touche, tout m’effleure et tout m’érafle. Je vis intensément. Les émotions désagréables sont aussi intenses que les émotions agréables ! De vraies tempêtes émotionnelles ! 

La différence entre avant et maintenant : c’est qu’avant elles me faisaient souffrir, maintenant elles me rendent heureuse ! (enfin pas toutes, certaines continuent de ne pas être agréables, je ne suis pas une super humaine !). 

La vraie grande différence entre avant et maintenant c’est que j’ai accepté mon hypersensibilité et appris à vivre sereinement avec elle. 

Partir à la découverte de l’enfant hypersensible que j’étais

Lorsque j’ai découvert mon hypersensibilité, je me suis naturellement demandée depuis quand celle-ci m’habitait. Je me suis demandée si j’étais née hypersensible ou si cette hypersensibilité s’était développée au cours de mon enfance, à la suite d’événements marquants ? Le moment était venu ! J’allais renouer avec mon passé et les quelques souvenirs qu’il me restait.

Mais j’avais envie d’aller plus loin. Je n’avais pas seulement envie de me rappeler quelques souvenirs, j’avais envie d’en savoir plus sur l’enfant que j’étais.

Je me suis alors beaucoup documentée sur le sujet de l’enfance et des blessures qui peuvent y être liées et je me suis confrontée à mon propre passé. Pour cela je me suis replongée dans les photos, les anciennes conversations numériques et j’ai creusé dans mes plus lointains souvenirs pour tenter de comprendre qui j’étais il y a quelques années.

Puis j’ai interrogé ma mère pour qu’elle me parle de la personnalité que j’avais enfant et me donne des exemples concrets qui me permettraient de savoir si j’étais déjà pourvu d’une grande sensibilité. 

Pour être honnête, ce ne fut pas le plus simple des exercices. Alors, avec un peu de courage mêlé à beaucoup d’appréhension, j’ai fini par lui expliquer ma démarche au téléphone et lui poser quelques questions : est-ce que j’étais une enfant sensible? Est-ce que je pleurais beaucoup ? Mon intuition était-elle déjà développée ? Les odeurs, les bruits et les lumières pouvaient-ils m’affecter ? Je m’étais notée toutes ces questions au fil de mes lectures et de mes recherches sur l’hypersensibilité afin d’être la plus précise dans ce que je cherchais à découvrir.

Bien que j’appréhendais sa réaction, elle a tout de suite compris et m’a tout de suite soutenue dans cette démarche. Elle s’est vraiment prise au jeu et a toujours essayé de répondre à mes questions le plus précisément possible. Même s’il n’a pas été simple pour elle de se replonger dans les souvenirs, elle m’en a rappelé de nombreux dont certains ont fait écho à cette haute sensibilité. 

Une hypersensibilité présente depuis mon enfance

Selon ma mère, j’étais une enfant très empathique, très sensible, qui pleurait beaucoup et pour tout. Certaines personnes me faisaient beaucoup de peine tandis que d’autres m’insupportaient. Je détestais les personnes superficielles, celles qui écrasaient les autres pour se mettre en avant. J’ai d’ailleurs fait l’objet de harcèlement scolaire à plusieurs reprises dans ma scolarité. J’ai même reçu des menaces de mort en 6e de la part de ce genre de personnes superficielles, prêtes à tout pour se mettre en avant.  A ce titre, le harcèlement scolaire fera l’objet d’un article pour apporter mon témoignage. Je ne dois pas être la seule à avoir vécu cela et je sais à quel point il est important de ne pas se sentir seul ! 

De plus, je voyais en certaines personnes des choses que je ne pouvais expliquer, comme si je percevais leur vraie nature, leur méchanceté, leur toxicité. Mon instinct était déjà très présent à l’époque. Cependant, je ne le maîtrisais pas assez et ne l’écoutais pas assez pour me protéger et me mettre à l’abri de certaines relations.

J’étais une enfant qui avait le besoin constant de se sentir aimée, rassurée, en sécurité. Ma mère me racontait que je voulais être constamment dans ses bras, que j’avais besoin d’elle tout le temps, à chaque instant. J’avais besoin que l’on s’inquiète pour moi. Je voulais toujours être au centre de l’attention. Je dépendais de l’amour des autres et j’absorbais énormément les humeurs et émotions de ceux qui m’entouraient.

De plus, j’étais une enfant très anxieuse et angoissée. J’avais peur de tout. Je faisais attention à tout ce qui se passait autour de moi et la moindre petite chose, le moindre petit changement pouvait me déstabiliser. 

J’avais aussi une très faible estime de moi, surtout adolescente. Adolescente, mon image me dégoûtait. Je me considérais toujours moins bien que les autres : plus nulle, plus bête, plus moche, plus méchante. Enfin, tu vois où je veux en venir. Je ne cessais de me reprocher d’être comme je suis. Je ne cessais de me dire qu’un jour j’arriverais à être normale, à ne plus prendre autant les choses à cœur, à ne plus être si sensible, à ne plus me montrer aussi émotive, à ne plus m’investir dans les relations comme je le faisais. Bien évidemment, cela n’a jamais fonctionné car je ne pouvais pas me changer. 

Lors de mon adolescence, j’ai eu des troubles alimentaires. Qu’est-ce qui les a causés ? Je ne le sais pas encore. Ma relation avec la nourriture était extrêmement compliquée ce qui m’a valu quelques séjours à l’hôpital. Cela m’a valu aussi de très nombreuses moqueries au lycée où certains s’amusaient à créer des groupes sur facebook contre moi dans lesquels ils se moquaient de l’anorexie. À cette même période, je vivais la séparation extrêmement difficile et chaotique de mes parents. Je te laisse imaginer l’état dans lequel j’étais même si je ne montrais rien de l’extérieur. Enfin, en tout cas, j’ai l’impression que je ne montrais rien et que j’étais totalement déconnectée de mes émotions et de la réalité.

Par ailleurs, j’ai toujours été très sensible aux odeurs, au toucher, au goût. Je détestais avoir les mains sales. Ce qui est le cas encore aujourd’hui ! J’étais et je suis encore très difficile en ce qui concerne la nourriture. Je me souviens du nombre d’heures incalculables que je passais à la cantine car je refusais de goûter. Plusieurs récréations y sont passées. Lorsque je me décidais enfin à goûter, je mangeais tout ce qui se trouvait devant moi pour ne pas avoir le goût infect de l’aliment dans ma bouche. J’avais des nausées tellement cela me dégoûtait. J’ai eu le même problème avec les médicaments, un vrai supplice ! Petite, j’étais souvent malade et certains médicaments étaient une véritable plaie à avaler. On me qualifie souvent de « princesse » à cause de ces comportements qui sont souvent assimilés à des manières. Pourtant, ce n’est pas le cas ! J’ai ressenti un grand soulagement en comprenant pourquoi j’étais comme cela. Je ne faisais pas de manières. C’est mon hypersensorialité qui se cachait et se cache encore aujourd’hui derrière ces comportements.

Les métiers que je voulais exercer enfant et adolescente sont aussi, je trouve, très parlant. J’ai voulu être chirurgienne car j’avais envie de sauver des vies, puis psychologue car j’avais envie d’aider ceux qui en avaient besoin. Finalement pour la petite histoire on m’a incité à faire des études de droit car selon la conseillère d’orientation il n’y avait pas assez de débouchés pour les études de psychologie. J’ai alors fait ces études un peu à contre cœur même si je m’étais convaincue au fil des années que j’aimais le droit (on peut se convaincre de beaucoup de choses dans la vie !). J’ai alors dû trouver un métier qui pourrait potentiellement m’intéresser. J’ai voulu être juge pour appliquer justement la loi et éviter toutes formes d’injustices. Puis je me suis tournée vers le métier d’avocat en droit pénal mais ma seule motivation était de défendre des victimes car je ne me sentais incapable de défendre des criminels. Alors je me suis tournée vers le métier de Juriste mais là encore, cela ne me plaisait pas.

Tout ce dont j’avais envie c’était de me sentir utile et d’aider les personnes. Mon métier ne me le permettait pas. Ce n’était pas un métier qui avait du sens pour moi ! J’ai alors décidé d’écouter, pour une fois, mon coeur et de faire quelque chose qui me passionne vraiment et qui a du sens ! Je t’en parlerai prochainement ! 

Pour finir, j’aimerais dresser un petit bilan des échanges que j’ai eus avec ma mère. 

Tous ces souvenirs et tous ces signes de sensibilité m’ont donné envie de connaître les sources de celle-ci. Pourquoi j’avais tant besoin de me sentir aimée ? Pourquoi j’avais tant besoin des autres pour exister ? Pourquoi est-ce que j’étais si mal dans ma peau ? J’ai alors mené quelques recherches pour répondre à ces questions. Même si j’ai obtenu quelques réponses, il me reste à ce jour beaucoup de suppositions. Je te parlerai de cela dans un autre article dans lequel j’aborderai les sources de mon hypersensibilité. 

De plus, ces échanges m’ont permis de créer un vrai moment de complicité avec ma maman. J’avais l’impression que cela lui faisait aussi du bien de se remémorer ces souvenirs. Je pense qu’au début elle ne comprenait pas trop pourquoi, du jour au lendemain, je me mettais à lui poser des tonnes de questions sur mon enfance. 

Elle l’a compris par la suite, grâce à la publication de ce blog. Il y a quelques jours, nous nous sommes téléphonées et elle me disait qu’elle avait eu les larmes aux yeux en lisant mes articles car elle comprenait enfin pourquoi j’étais comme cela et elle comprenait mieux mes comportements lorsque j’étais enfant. Elle a aussi pu prendre conscience du grand mal être qui m’habitait. Elle savait que je n’allais pas bien mais pas autant. Elle a toujours tout fait pour que j’aille mieux. Elle m’a emmené voir des médecins et des psychologues. Elle m’a toujours épaulée et soutenue. Elle ne m’a jamais abandonné. Elle m’a alors fait part de son sentiment de culpabilité de n’avoir pas compris que j’allais si mal et de ne pas avoir réussi à m’aider. Comment aurait-elle pu mettre des mots sur mon mal-être si les professionnels de santé n’y étaient pas parvenus ? Elle n’a pas à s’en vouloir et je ne lui en veux absolument pas. 

Si je fais ce blog c’est aussi pour permettre aux personnes hypersensibles, aux parents d’enfants hypersensibles ou à l’entourage des personnes hypersensibles de comprendre cette sensibilité et ses manifestations. En la comprenant, il sera plus facile d’apprendre à vivre avec et d’apprendre aux enfants à l’accepter et à faire de celle-ci une force. 

Enfin, la publication de ce blog a permis à ma mère et moi de comprendre qu’elle était elle-même hypersensible. Cela explique tellement de choses ! Je suis vraiment très heureuse de lui permettre de mieux apprendre à se connaître et se comprendre.


Pour conclure, il est indéniable que je suis née avec cette grande sensibilité qui n’a fait que s’affirmer au fil des années notamment en raison de l’environnement dans lequel j’ai évolué et des événements douloureux que j’ai vécus. J’en parlerai plus en profondeur dans mon article sur les sources de mon hypersensibilité.

Enfant et adolescente j’ai eu beaucoup de mal à l’accepter car je n’en avais pas conscience. Je ne vivais que ses mauvais côtés : très faible estime de moi, ruminations, stress, anxiété, regard des autres, dépendance affective. Tous ces sentiments liés à des blessures étaient amplifiés et me faisaient beaucoup souffrir.

C’est tous ces mauvais côtés de l’hypersensibilité qu’il est possible d’éviter en apprenant à la connaître ! Les parents d’enfants hypersensibles pourront mieux comprendre leur enfant et leur donner les clés pour accepter leur sensibilité en s’informant sur le sujet. Ils auront ainsi les clés pour leur apprendre à en faire une force ! 

L’hypersensibilité est encore un sujet méconnu et ignoré. Pourtant, nous sommes extrêmement nombreux à être hypersensibles dans le monde. C’est pour cela qu’il me tient à coeur d’informer sur ce sujet ! Si je peux, à ma hauteur, aider des personnes à mieux vivre avec leur sensibilité alors j’en serais très heureuse.

En informant, on donne la possibilité à toutes les personnes hypersensibles de faire de leur hypersensibilité une supersensibilité !

En tout cas, je t’invite sincèrement à questionner tes parents sur l’enfant que tu étais, sur la sensibilité que tu pouvais déjà manifester à l’époque. Même si ce n’est pas un exercice simple, en plus de toutes les réponses et les pistes de réflexion qu’il apporte, il permet de créer un véritable moment de complicité avec ses parents. 

Alors, prends un grand souffle et fonce, il n’y a rien à perdre, tout à gagner ! 

Et toi, quel enfant étais-tu ? Présentais-tu ces manifestations de l’hypersensibilité ? Dis le moi en commentaire !

Sensiblement

4 Responses

  1. Message:
    Je viens de lire ton histoire qui m’a profondément touché. Je suis à la fois triste et heureuse que tu ailles mieux
    Je serais tjrs la pour toi ma chérie ?❤️❤️

  2. Ton histoire est très touchante. Tu as la chance d’avoir une maman aussi aimante ! Ta supersensibilité a fait de toi la belle personne que tu es aujourd’hui !
    J’imagine que tu es une belle personne en te lisant, c’est ce qui en ressort. J’espère que ce n’est pas un leurre :p
    Bravo et bonne continuation à propager la bonne parole !

    1. Merci beaucoup Alex, ton message me fait très plaisir.
      Ahah. j’espère être une belle personne oui ?
      Encore merci, belle journée à toi,
      A très vite ?

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J’ai écrit un livre !

« Un livre refuge pour tous les hypersensibles qui se sentent seuls et incompris et la preuve que leur sensibilité, loin d’être une faiblesse, peut devenir leur immense force »​